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Bien en commun : racheter la part de son ex-époux
Publié le 29/11/2022 - Mis à jour le 22/07/2024 - Par Séverine Fauchille
Lors d’une séparation ou d’un divorce, le sort du bien immobilier acheté ensemble est entre les mains de l’ancien couple. Il s’agit d’ailleurs souvent de la résidence principale. Comment faire si l’un des ex-conjoints décide de garder le bien ? Rachat de soulte, démarches auprès du notaire, calculs… Nous vous expliquons tout sur le rachat de la part de votre ex.
1. Les démarches pour racheter la part de son ex-époux
Le rachat de la soulte
Vous souhaitez conserver le bien commun pour que vos enfants grandissent dans un cadre familier ? Vous avez un attachement sentimental à votre logement ? Vous devez alors racheter la part de votre ex-conjoint. C’est ce que l’on appelle le rachat de soulte. Quelle que soit la raison de votre désir de conserver, des démarches sont à prévoir. Celles-ci s’inscrivent dans la procédure de votre divorce.
La soulte est la somme d’argent à verser par l’époux conservant le bien à l’autre époux.
Les étapes
Le notaire, qui suit le dossier de votre séparation, a besoin de procéder à un état des lieux de vos biens. C’est-à-dire de les lister dans le but d’évaluer le patrimoine commun et de réaliser la répartition. C’est ce que l’on nomme la liquidation du régime matrimonial. Il est obligatoire de faire apparaître le projet de liquidation dans la convention de divorce qui met fin au mariage.
A partir de là, le notaire pourra vous indiquer le montant à verser à votre ex-époux.
Que faire concrètement ?
- Faites connaître votre intention à votre ex-époux, à votre avocat et au notaire (et au juge, si intervention d’un juge il y a) ;
- Pour que le montant final soit le plus juste possible, faites estimer votre bien immobilier. Chacun des ex-époux peut demander plusieurs évaluations afin de garantir ses intérêts ;
- Vous vous accordez sur le prix ? Parfait, le notaire effectuera les calculs afin de fixer la soulte et rédigera l’acte authentique de rachat de soulte.
Vous ne vous accordez pas sur le prix ? Le notaire vous guidera. Au besoin, un juge interviendra et décidera du montant.
Dans le cas d’un divorce par consentement mutuel ou d’un divorce contentieux, le rachat de soulte est inscrit dans la convention de divorce. Le rachat n’est possible qu’après la prononciation du divorce, lorsque toutes les conditions ont été validées par les futurs ex-époux, les avocats et le notaire ou le juge.
Y a-t-il des différences dans les démarches entre un couple marié et un couple non marié ?
La procédure pour un couple non marié sera moins longue puisqu’il n’est pas concerné par les démarches du divorce.
En outre, les concubins devront s’acquitter d’un droit de partage plus élevé.
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2. Combien coûte le rachat de la soulte de son ex-époux ?
Connaître le prix de rachat
Le régime matrimonial et l’apport personnel
Si vous aviez choisi le régime de la communauté, le bien appartient à chaque époux à hauteur de 50 % de sa valeur. Et ce quels que soient les apports personnels.
Si vous aviez opté pour un autre régime matrimonial, vérifiez votre part (60/40, 70/30… ?). Il est possible de retrouver ces renseignements sur le titre de propriété ou au service de publicité foncière dont dépend le bien.
Le crédit et le remboursement
Pour évaluer approximativement la soulte, il vous faut connaître le montant du crédit qu’il reste à rembourser. Reportez-vous au tableau d’amortissement transmis lors de la signature du prêt, ou demandez un nouvel exemplaire à votre banque.
Si vous n’avez pas choisi le régime de la communauté, prenez en considération le montant que chacun rembourse pour le prêt. Certains couples préfèrent mettre en place des comptes séparés et rembourser chacun une partie du crédit à la hauteur de ses moyens.
Le calcul
Venons-en aux calculs avec deux exemples.
1er exemple : le bien actuellement estimé à 300 000 € appartient au couple à 50/50 et aucun crédit n’a été contracté.
300 000 / 2 = 150 000
Pour racheter la part de votre ex-conjoint, vous devez lui verser une soulte de 150 000 €.
2e exemple : le bien actuellement estimé à 300 000 € appartient au couple à 50/50 et un crédit a été contracté. Il reste encore 200 000 € à rembourser à l’organisme prêteur. Chacun paie la moitié des mensualités.
300 000 / 2 - 200 000 / 2 = 150 000 - 100 000 = 50 000
Pour racheter la part de votre ex-conjoint, vous devez lui verser une soulte de 50 000 € car avec le rachat, le reste du crédit à rembourser est à votre charge.
Les frais supplémentaires
Parmi ces frais, nous pouvons citer le droit de partage qui s’élève à 1,10 % de la part rachetée pour les couples mariés ou pacsés et à 5,80 % pour les couples ni mariés ni pacsés. Ce droit de partage peut être annulé dans le cas où une aide juridictionnelle est apportée à l’un des époux.
Ajoutons à cela la taxe foncière et les frais de notaire.
Le financement de rachat de la soulte
Le conjoint qui rachète la part de l’autre doit s’assurer qu’il possède les ressources suffisantes. Comme nous venons de le voir, il devra notamment :
- verser la soulte ;
- rembourser le crédit ;
- régler la taxe foncière ;
- payer le droit de partage ;
- débourser les frais de notaire…
Soit le conjoint racheteur peut couvrir ces montants avec ses fonds propres, soit il peut solliciter la banque pour :
- demander une désolidarisation du prêt immobilier. Le crédit sera alors entièrement au nom du conjoint demandeur ;
- faire un rachat de crédit afin que le nouveau soit uniquement à son nom. Le taux d’endettement est limité à 33 % des ressources. Il faut donc s’assurer de sa capacité de remboursement.
Demandez conseil à votre notaire en amont. Il vous fournira les justificatifs nécessaires comme le montant de la soulte.
Vous avez oublié de déclarer un bien (par exemple une résidence secondaire) ? Régularisez votre situation au plus vite et envoyez cette lettre d’omission à votre notaire.
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